Après l'édition 2023 à domicile à Courchevel-Méribel, les Championnats du monde de ski prennent la direction de l'Autriche, direction Saalbach jusqu'au 16 février prochain. Le gratin du crique blanc se retrouve à un an des Jeux olympiques de Milan – Cortina pour une dernière grande échéance d'un jour. L'équipe de France y arrive en ordre dispersé, entre espoir de médaille et fatalité face à la cascade de blessures qui a touché le groupe de vitesse depuis le début de l'hiver.

Alors que les Bleus auraient pu s'offrir un feu d'artifice à Saalbach, une bonne partie des principaux prétendants à la breloque vivront l'événement depuis l'infirmerie. Cyprien Sarrazin et Alexis Pinturault ont déjà mis un terme à leur saison après leurs graves chutes à Bormio et Kitzbühel. Idem pour Blaise Giezendanner, victime d'une rupture d'un ligament croisé du genou droit à Wengen. Florian Loriot, lui, ne vivra pas encore ses premiers Mondiaux après avoir souffert d'une commotion cérébrale, également à Kitzbühel.

"On n'est pas, bien sûr, dans la situation que l'on espérait en début de saison, puisque plusieurs blessures sont survenues ces dernières semaines, dont celles de Cyprien Sarrazin et Alexis Pinturault, deux leaders" a confirmé David Chastan, directeur du ski alpin tricolore à L'Equipe. "Notre potentiel de médailles diminue logiquement."

Sans Pintuarult et Sarrazin, tous les regards braqués sur Noël

Pinturault était le seul à avoir décroché des breloques il y a deux ans à Courchevel, l'or du combiné et le bronze sur le Super-G. Le Savoyard est même le pourvoyeur de huit des quinze médailles françaises dont une en équipes, l'or du mixte par équipes en 2017) lors des Championnats du monde lors de la dernière décennie. La perte est énorme, même si le vainqueur du gros globe de cristal de la Coupe du monde revenait déjà d'une saison 2023-2024 plombée par une grave blessure au genou.

Face à cette hécatombe, Clément Noël fait office de principale chance française de cette édition 2025. Le Vosgien signe un superbe début de saison avec quatre victoires en slalom, ce qui restera comme son exercice le plus prolifique en carrière. Deuxième du classement de la Coupe du monde de slalom, à trois petits points du Norvégien Henrik Kristoffersen, le skieur de 27 ans est un candidat légitime au titre. "Ma saison est déjà réussie en fait" assurait-il au micro d'Eurosport après sa victoire à Kitzbühel le 26 janvier dernier. "Je vais arriver aux Mondiaux avec beaucoup d'envie et peu de pression."

Le nouveau combiné pour rebattre les cartes ?

A Saalbach, Clément Noël peut être le clou du spectacle pour ce qui sera la dernière course au programme dimanche 16 février. L'occasion de décrocher sa première médaille mondiale en carrière, lui qui avait échoué au pied de la boîte "à la maison" à Courchevel, mais aussi d'accrocher un premier Top 3 dans la station autrichienne où il avait pris la 7e place en 2018, puis la 5e la saison passée en Coupe du monde. Noël est capable de se sublimer dans les grands rendez-vous, avec en point d'orgue son titre olympique à Pékin en 2021.

Derrière le chef de file de la délégation tricolore, l'équipe de France masculine peut croire en des exploits. Léo Anguenot est le seul autre skieur français à avoir décroché un podium cette saison en Coupe du monde sur le géant d'Alta Badia. La piste italienne est toutefois très différente que celle de Saalbach, moins pentue. Steven Amiez voudra, lui, prendre la trace de Clément Noël et accrocher son premier podium de l'hiver après deux quatrièmes places.

La nouvelle formule du combiné hommes, avec une épreuve en duo d'un même genre et plus avec un seul athlète disputant à la fois la descente et le slalom pourrait ouvrir quelques perspectives. Le tandem Nils Allègre – Clément Noël pourrait être aligné et compter parmi les outsiders au podium. Des médailles pourraient redonner le sourire à tout le clan français, pour redorer une saison jusque-là difficile à vivre.

Des attentes minimum pour l'équipe de France féminine

Chez les Bleues en revanche, on ne se fait guère d'illusion. "Elles n'ont pas montré grand-chose en termes de résultats cet hiver pour qu'on puisse espérer les voir devant ici" déplorait David Chastan à L'Equipe. Seules Romane Miradoli huitième à Beaver Creek et 10e à Garmisch-Partenkirchen en Super-G, et Marie Lamure dixième du slalom de Kranjska Gora se sont hissés dans un Top 10 depuis le début de la saison. es Mondiaux 2025 sont plus une occasion pour les jeunes pousses de gagner en expérience. Il faudra donc un exploit pour accrocher une neuvième médaille pour une skieuse tricolore aux Mondiaux au XXIe siècle.

"Si on obtient trois médailles ici, ce serait vraiment un très, très bon résultat" résume David Chastan en guise de bilan idéal.

Le calendrier

Jeudi 6 février : Super-G femmes (11h30)

Vendredi 7 février : Super-G hommes (11h30)

Samedi 8 février : Descente femmes (11h30)

Dimanche 9 février : Descente hommes (11h30)

Mardi 11 février : Combiné femmes (descente à partir de 10h00, slalom à partir de 13h15)

Mercredi 12 février : Combiné hommes (descente à partir de 10h00, slalom à partir de 13h15

Jeudi 13 février : Slalom géant femmes (9h45 puis 13h15)

Vendredi 14 février : Slalom géant hommes (9h45 puis 13h15)

Samedi 15 février : Slalom femmes (9h45 puis 13h15)

Dimanche 16 février : Slalom hommes (9h45 puis 13h15)