Premier League : Pourquoi Ruben Amorim n’est pas en danger
Incapable d’inverser la dynamique des résultats de Manchester United, le manager portugais a expliqué la raison pour laquelle il dispose d’une si grande clémence de la part de sa direction.
Les semaines passent mais les résultats de Manchester United ne changent pas. La semaine dernière encore, le club mancunien s’est pris les pieds dans la pelouse d’Old Trafford et concédé une nouvelle défaite à domicile (0-2 contre Crystal Palace, ndlr), la 7e en 13 matchs à domicile cette saison en Premier League et surtout la 5e depuis que Ruben Amorim a repris le club.
En novembre dernier, le manager portugais avait été débauché au Sporting, où il réalisait alors un début de saison presque parfait car terni par une défaite et un nul pour 16 victoires en 18 matchs. Une arrivée porteuse de promesses pour un club accablé par le mandat d’Erik ten Hag. Sauf que rien ne s’est exactement passé comme les supporters mancuniens l’avaient rêvé et les Red Devils ont continué à s’enfoncer. Aussi, le club s’attend à vivre sa pire saison depuis 35 ans. Une catastrophe à l’échelle d’un club si prestigieux et pas habitué à évoluer si bas au classement, loin de toute ambition.
Une direction compréhensive
Pour autant et malgré un bilan peu reluisant (9 victoires, 2 nuls et 8 défaites), Ruben Amorim reste incontesté. Une situation étonnante pour les observateurs au regard de l’exigence propre à de telles institutions mais pas pour le principal intéressé. "C’est un peu plus difficile pour moi de faire face à cette situation que pour la direction parce que cette dernière sait déjà. Tout ce qui arrive, je lui ai expliquée. J’ai expliqué tous les risques mais elle m’a dit : 'Nous devons commencer maintenant !' C’est ce que nous faisons mais je comprends que l’environnement soit dur avec cet enchaînement de défaites, surtout à la maison. Je sais avoir le soutien de la direction. Je ne suis pas inquiet à ce sujet", a-t-il expliqué. Une tolérance forte car au moment des négociations pour le faire venir, Ruben Amorim avait demandé à arriver à l’été 2025, ce à quoi il aurait reçu pour réponse que c’était maintenant ou jamais. Le Portugais a donc pris le risque tout en prévenant qu’il ne ferait pas de miracles et surtout pas cette saison avec une équipe qu'il a qualifiée comme la pire de l'histoire du club mancunien.
Bien que confiant quant au soutien de ses dirigeants pour le laisser mettre en place sa méthode, Ruben Amorim ne se complait pas dans la situation actuelle. Bien au contraire. "La douleur de la défaite, c’est le plus difficile à gérer. Il y a des moments difficiles où il est impossible de dormir", admet-il sans pour autant que cela influe sur sa vision. "Que ce soit dans les bons comme dans les mauvais moments, j’ai une idée très claire (de ce que je veux) et je prends les mêmes décisions sans me préoccuper d’autres choses. D’un autre côté, je sais que nous devons survivre à ce moment car dans le football, quand vous ne gagnez pas, vous avez des problèmes", ajoute-t-il avec une certaine lucidité.
Face à van Nistelrooy
Gagner, voilà bien ce qu’il cherchera encore à faire ce soir à l’occasion de la réception de Leicester dans le cadre du 4e tour de la Coupe d’Angleterre. Un match particulier car il s’agira de laver l’affront de la semaine passée pour amorcer un début de réconciliation avec Old Trafford mais aussi parce qu’il sera opposé à son prédécesseur Ruud van Nistelrooy.
Adjoint d’Erik ten Hag, le Néerlandais avait assuré l’intérim avant l’arrivée du Portugais, dirigeant 4 matchs des Red Devils, tous à domicile, pour un bilan de trois victoires et un nul. De quoi faire mourir d’envie l’ancien du Sporting qui ne s’en offusque pas et croit savoir la raison de cette réussite. "Il connaissait l’équipe, avait travaillé avec elle. J’ai pris quelques décisions très dures qui ont pu parfois créer des problèmes et des frictions. Je suis quelqu’un de très fier mais je le prends bien (la comparaison). Ils étaient meilleurs que moi pour entraîner cette équipe car j’essaie de lui inculquer ma façon de jouer, d’améliorer sa forme et ses résultats", se défend Ruben Amorim.
Pas en danger, le manager portugais de Manchester United sait néanmoins qu’une qualification pour le prochain tour dans une compétition dont le club est le tenant du titre serait plus que bienvenue, autant pour son moral que celui de son équipe et de toute une institution en pleine révolution.