Ligue 1 : Troyes, le maintien un point c'est tout !
Après avoir obtenu le maintien la saison dernière espéré par le propriétaire, le City Football Group, l'entraîneur de Troyes Bruno Irles est arrivé en janvier en remplacement de Laurent Batlles.
Cela n'avait pas été un long fleuve tranquille pour l'ancien joueur de Monaco, qui avait bousculé les habitudes (sportives et extra-sportives) du groupe troyen, a été chahuté par une partie des supporters et, plus important, des joueurs. Lors des premières semaines de son mandat, Irles avait aussi dû faire face à une épidémie de Covid qui avait décimé son groupe. Cet été, il a enfin le loisir de guider une préparation d'avant-saison digne de ce nom.
"Oui, quand on est entraîneur, on aspire à cela. L'idéal, ce n'est pas d'arriver en janvier mais il y a des opportunités qui ne se refusent pas. On aurait pu rater, redescendre en Ligue 2, j'aurais pu me faire virer mais il fallait tenter le coup. Là, c'est ce que je préfère: prendre son temps, y compris dans la management. J'apprends à mieux connaître les joueurs, eux aussi envers moi",, a-t-il expliqué à l'AFP.
"élever l'exigence"
Et depuis le retour des vacances, les joueurs ont appris à connaître de nouvelles règles de vie, avec un fil conducteur dicté par l’ancien entraîneur de Pau et Quevilly-Rouen: élever le niveau d’exigence. ",Les joueurs savent ce que j’attends. Même si là, ils connaissent le Bruno Irles de début de saison. J'ai élevé le niveau d'exigence dans tous les domaines: la vie quotidienne, la diététique, l’entraînement. Quand je suis arrivé, il y avait une situation d’urgence, je me suis adapté, j'ai laissé faire car je n'allais pas tout révolutionner en arrivant en cours d’année. Là, je peux davantage amener mes joueurs là où je le souhaite",, souligne le technicien de 46 ans. Le coach troyen a-t-il donc senti le besoin de resserrer la vis ? ,"C’est ma façon de fonctionner,, répond-il., Je suis très exigeant avec eux, il y a des retours derrière. C'est une situation sine qua non pour donner le maximum et performer sur les matches."
Et clairement, l’Estac n'est pas à son maximum. Avec un effectif décimé par les départs de Giulian Biancone (Nottingham Forest) et les retours de prêt (Iké Ugbo, Issa Kaboré, Youssouf Koné, Lebo Mothiba), l'équipe troyenne a perdu quelques repères...et en qualité, malgré le recrutement de Jackson Porozo (Boavista), Andreas Bruus (Brondby) et de jeunes talents, à l'image de l'attaquant des U19 du Paris SG, Wilson Odobert. Comme la saison dernière, l'effectif est loin d'être au complet, notamment dans le secteur offensif, et le club champenois, en réalisant un mercato tardif, prend le risque de connaître un début de saison difficile.
"On est en retard"
"On est en retard, on n'est pas prêt", a d'ailleurs admis Irles dans L'Equipe. Cela s'est répercuté lors des premiers matches amicaux, soldés par de lourdes défaites contre Toulouse (6-1) et Metz (4-0). Si l'Estac s'est rassurée en battant Le Havre (3-0), elle a de nouveau chuté face à Auxerre (1-0). Par ailleurs, des rumeurs de départ d'Irles ont fleuri mi-juillet sur les réseaux sociaux et ont pollué le quotidien du club. S'il est soutenu par ses dirigeants, une partie des joueurs conteste ses méthodes et ses entraînements et s'en est plaint à la direction.
"Moi, ce qui m'importe, c'est qu'il y a de la communication avec mon vestiaire. On a discuté, on a déjà prouvé qu'on était capable d’avancer,", note Irles. En effet, en février dernier, face à un début de révolte d’une partie de l'équipe, des réunions avaient débouché sur des ajustements tactiques. Pour sa deuxième saison à la tête de l'Estac, Bruno Irles sera-t-il de nouveau capable de renverser la situation à son avantage ?