Ligue 1 : Marseille déjà sous pression contre Reims
Tendu par une intersaison beaucoup plus agitée que prévu, l'Olympique de Marseille reprend la compétition dimanche contre Reims en Ligue 1 (20h45), dans un Vélodrome méfiant envers son nouveau coach.
Le 21 mai, lors de son dernier match de Championnat, l'OM écrasait Strasbourg (4-0) et profitait in extremis du match nul de Monaco à Lens (1-1) pour devenir vice-champion de France. Directement qualifié pour la Ligue des champions dans un Vélodrome ivre de joie, Mattéo Guendouzi fêtait ce résultat dans les bras de l'entraîneur Jorge Sampaoli et le président Pablo Longoria quittait la tribune présidentielle en pleurs. "C'est la magie de Marseille !", s'exclamait alors l'Espagnol une fois descendu sur la pelouse.
Mais la magie de Marseille, c'est aussi de passer du grand ciel bleu à l'orage en moins de trois mois. Tout est parti de la démission de Jorge Sampaoli le 1er juillet et de l'arrivée sur le banc d'Igor Tudor, aux méthodes radicalement opposées. Sur le terrain, "c'est un jeu qui va à l'encontre de ce qu'on faisait l'année dernière. Il appelle de la profondeur, des occasions qui arrivent vite, du pressing", a confirmé Dimitri Payet vendredi. En coulisses, Tudor s'est déjà accroché avec certains cadres, ce qui a obligé Pablo Longoria à venir rappeler au groupe la hiérarchie dans un club de football.
"Il y a le club [en haut], l'entraîneur [au milieu] et les joueurs [en bas]", a insisté l'Espagnol en joignant le geste à la parole, mercredi devant la presse. "Tout changement demande du temps (...) C'est sûr qu'on ne va pas juger le vrai Olympique de Marseille d'Igor Tudor dès le mois de septembre. Nous, le club, sommes sûrs du chemin que nous avons pris." Si Tudor a le soutien présidentiel, il n'a pas celui des supporters, qui n'ont exprimé aucune réaction quand son nom a été prononcé pour la première fois par le speaker du Vélodrome dimanche. Pire, c'est sous la bronca que les Marseillais sont sortis du terrain 90 minutes plus tard après leur défaite (2-0) contre l'AC Milan.
"On a bien travaillé cette semaine et je m'entends bien avec les joueurs", a tenu à rassurer l'ancien entraîneur du Hellas Vérone vendredi devant les médias. "Mais je suppose que ce qui vous intéresse, c'est la question des résultats. Cela fait dix ans que j'entraîne, et j'ai toujours dit qu'il y avait une grande différence entre la préparation et les matches officiels. La fraîcheur (physique), ce n'est pas ce que je recherchais jusqu'à présent". Voilà donc le Croate à l'aube de son premier grand rendez-vous en terre phocéenne sans grandes certitudes et ses joueurs, sans grands automatismes. La défense, particulièrement inquiétante lors des matches de préparation, devrait être composée de cinq nouveaux, des trois centraux (Mbemba, Gigot, Touré) aux deux pistons (Clauss, Tavares).
Au milieu, Jordan Veretout, huitième recrue de l'été, pourrait déjà disputer ses premières minutes avec le maillot blanc. "Il connaît déjà ce qu'on veut mettre en place (…) Il a tout étudié et a regardé tous les matches de préparation", a assuré Longoria vendredi soir, au moment de la signature de l'international français (cinq sélections). Quant au secteur offensif, plutôt inefficace en amicaux (quatre des cinq buts ont été marqués contre les amateurs de Marignane), il reposera sur le duo Payet-Gerson, chargé d'alimenter le poste d'attaquant de pointe que convoitent Arkadiusz Milik et Luis Suarez. Même en cas de défaite, Tudor pourra arguer que l'un de ses prédécesseurs, André Villas-Boas, avait à peine fait mieux à son arrivée. A l'été 2019, le Portugais avait récolté deux victoires et trois défaites, avant d'attaquer le Championnat sur un revers au Vélodrome contre… Reims (2-0). "AVB" allait ensuite mener l'OM à la deuxième place de L1.