Canada : un retour au Mondial après 36 ans d’attente
Focus sur la sélection du Canada, qui fait son retour dans une Coupe du Monde après presque quatre décennies d’absence et qui accueillera l’édition 2026.
Nous y sommes presque. Après plus de quatre ans d’attente, le Mondial va enfin ouvrir ses portes avec cette édition 2022 au Qatar. Cet hiver, pas moins de trente-deux nations participeront au tournoi pour conquérir la planète, comme l’a fait l’Equipe de France en 2018.
Parmi ces nations, la Canada est l’une des surprises. Si vous n’avez pas souvenir d’avoir vu les Canucks jouer dans un Mondial, vous pouvez d’ores-et-déjà être rassurés, peut-être n’étiez-vous tout simplement pas nés. De fait, ce pays n’a pas été aperçu dans une Coupe du Monde depuis trente-six ans ; thirty six years dans la langue nationale. Il faut bien rappeler que la progression de ce que certains des trente-huit millions d’habitants appellent le « soccer » s’est faite de manière progressive. Désormais, le football qui se joue exclusivement avec les pieds gagne en popularité et celle-ci devrait atteindre son paroxysme en 2026, lorsque le Canada co-organisera le Mondial avec les Etats-Unis et le Mexique. Rien que ça. Mais d’abord, il faudra tenter de faire bonne figure au Qatar.
La qualification : une première place surprise mais assurée
« Quand j'ai pris les rênes de l'équipe et que j'ai dit 'On va se qualifier pour la Coupe du Monde'. Je ne pense pas que beaucoup m'aient cru », déclarait le sélectionneur John Herdman après la victoire du Canada contre la Jamaïque en mars dernier. Un succès historique puisqu’il assurait aux Canucks une place qualificative pour le Mondial au Qatar. Finalement, ce n’est pas à l’une des trois premières places de la zone CONCACAF que terminera le Canada mais bien à la première. John Herdman pouvait être fier, lui qui assure depuis qu’il a pris la tête de l’équipe nationale que le « Canada est une nation de football. »
Arrivé à la tête de la sélection masculine en janvier 2018, John Herdman a fait gagner de nombreuses places au Canada dans le classement FIFA ; obtenant en 2021 le titre de « Progression de l’année ». Pour faire simple, son Canada n’a perdu que deux matchs des éliminatoires pour la Coupe du Monde depuis mars 2021. On notera notamment deux belles victoires à domicile contre le Mexique (2-1) et les Etats-Unis (2-0). Tout cela a grandement contribué à faire du Canada l’un des favoris de la section CONCACAF, alors même que ce ne sera que la seconde participation des Canucks à un Mondial.
L’équipe : de jeunes joueurs prometteurs
Il faut dire que le Canada dispose d’un vivier actuel des plus enviables. À l’image de leur coach John Herdman, aucun d’autre eux n’a donc participé à une Coupe du Monde précédemment mais certains brillent dans les meilleures équipes du monde. Comment ne pas citer le latéral gauche Alphonso Davies, jeune joueur du Bayern de Munich qui compte bien briller en sélection cet hiver. Il a en tout cas marqué l’histoire des footballeurs de son pays en Europe puisqu’il est devenu, en août 2020, le premier canadien à remporter la Ligue des Champions. Le tout alors qu’il n’avait que dix-neuf ans.
Autres joueurs qui brillent sur le Vieux Continent, il convient de citer Cyle Larin (FC Bruges) et Jonathan David (LOSC). Ces deux jeunes éléments auront 22 ans pendant le Mondial et ont respectivement été le meilleur et le deuxième meilleur buteur des qualifications avec le Canada. L’un des éléments peu connus du grand public à suivre pourrait bien être l’Ivoirien de naissance, Ismaël Koné. À 20 ans, ce dernier évolue au milieu de terrain du CF Montréal et est depuis cet été pisté par de nombreux clubs, notamment Britanniques.
Si le vivier de jeunes talents canadiens est intéressant, il convient de rappeler que quelques-uns de ses joueurs sont bien plus expérimentés. Par ce mot, il convient de préciser qu’il s’agit de joueurs d’un âge avancé, dont la carrière n’est finalement pas aussi dorée que certains Canadiens d’une vingtaine d’années. Prenons par exemple le cas d’Atiba Hutchinson (Beşiktaş JK), âgé de 39 ans et joueur le plus capé des Canucks avec 96 sélections. Il devrait prendre sa retraite après le Qatar, au même titre que le défenseur central Steven Vitória (GD Chaves), 35 balais.
Le groupe : avec des Belges et Croates voulant rester au sommet
Première de sa zone CONCACAF, la sélection canadienne est arrivée dans un Groupe F aux ambitions variées. Il y a premièrement deux outsiders qui n’ont d’autres objectifs que d’écraser le groupe pour se frotter le plus rapidement possible à la phase d’élimination directe. La première d’entre eux n’est autre que la Belgique. Emmenée par Kevin de Bruyne, cette dernière n’a pas pu faire mieux qu’un quart de finale lors de l’Euro 2021 et reste encore marquée par son parcours lors du Mondial en Russie. La demi-finale perdue face à la France a laissé un souvenir impérissable et les Belges compteront dérouler face au Canada.
D’ailleurs au même titre que la Croatie. La sélection surprise de 2018 est toujours aux ordres du même Zlatko Dalić et bien qu’on donne ses joueurs pour fatigués, ils ont su continuer à surprendre lors des matchs de juin dernier. Le Danemark et même la France avaient tous les deux été vaincus sur le score d’un but à zéro. Enfin, le Maroc est le troisième et dernier adversaire du Canada dans ce Groupe F. Les Lions de l’Atlas affronteront les Canucks lors de l’ultime match de la phase de poules (1er décembre). Avant cela, le Canada débutera son second Mondial par une opposition difficile face à la Belgique (23 novembre), avant donc d’affronter la Croatie (27 novembre).