Ligue des Nations : Cornelius punit les Bleus !
L'équipe de France s'est inclinée 2-1 face au Danemark au Stade de France. Les Bleus menaient 1-0 avant qu'Andreas Cornelius fasse mal aux Bleus avec un doublé.
À Saint-Denis, dans les parages du Stade de France, les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Après le jour de la honte et son tissu de mensonges, l’enceinte francilienne a retrouvé ce qui fait son fil rouge, les soirées de l’équipe de France, paisibles et festives. Il fallait bien les champions du monde pour ramener un peu de sérénité. La soirée était forte en symboles, d’ailleurs. Parce que Didier Deschamps, endeuillé par le décès de son père, n’était pas présent sur le banc – une grande première pour lui et ses hommes et une situation peu commune pour un joueur de foot. Parce que ces Bleus affamés ont un statut et des promesses à tenir, sous l’impulsion de leur force de frappe fantastique et d’un système de plus en plus huilé.
[[{"uri":"/media/4303605","style":{"width":600,"height":423},"alt":"D"}]]
Et parce qu’ils se frottaient au Danemark, avec le miraculé Christian Eriksen présent pour exercer son métier, à cinq mois d’affronter la nation scandinave au Qatar, lors du premier tour de la Coupe du Monde. Les Bleus se présentaient donc dans leur 3-4-1-2 habituel avec un onze qui s’apparentait à une équipe-type au vu des forces en présence. Aurélien Tchouaméni est plus qu’une valeur montante, c’est presque une valeur sûre. Le Monégasque prenait place aux côtés de N’Golo Kanté pour remplacer le blessé Paul Pogba dans l’entrejeu. Le trio Griezmann-Benzema-Mbappé était aligné aux avant-postes. Tout comme les frères Hernandez sur le côté gauche et le tandem Koundé-Coman, curiosité du soir face à une adversité aussi consistante sur l’autre flanc.
Si ces batailles tactiques contre le Danemark dans les grands tournois ont écrit le livre des Bleus, on oublie peut-être un peu trop souvent leurs déroulement. Peut-être parce qu’il n’y avait pas grand-chose à en retenir – on ne va pas se mentir. Celui du Mondial russe avait été un simulacre de football. On ne peut pas en dire autant pour celui-ci, d’un niveau technique plus qu’acceptable, mais les Bleus ont vite constaté, s’ils attendaient un festin, que le dernier demi-finaliste de l’Euro ne leur laisserait pas une miette. L’équipe de Kasper Hjulmand a quadrillé le terrain avec un bloc compact qui a parfaitement coulissé pour annihiler les combinaisons offensives françaises.
[[{"uri":"/media/4303603","style":{"width":600,"height":445},"alt":"C"}]]
Benzema, du grand art !
Cela a donné lieu à un premier acte complètement verrouillé, où les artistes tricolores n’ont quasiment rien eu à se mettre sous la dent. Bien-sûr, il y a bien eu quelques frissons ici et là – un enchaînement technique exceptionnel de Karim Benzema sur une remontée de balle (13e), un but du futur Ballon d’Or refusé pour hors-jeu sur une combinaison express avec Kylian Mbappé (15e), quelques changements de rythme de Kingsley Coman ou quelques tentatives d’orientation d’Antoine Griezmann. Mais rien de bien transcendant. L’affaire aurait même pu mal tourner, d’entrée de jeu, si les Danois avaient trouvé l’ouverture sur l’une de leurs rares projections, Maehle trouvant le poteau après un centre-tir de Dolberg (4e).
[[{"uri":"/media/4303601","style":{"width":600,"height":400},"alt":"X"}]]
Il a fallu attendre le retour des vestiaires pour que tout cela s’embrase un peu – sans Kylian Mbappé, touché au genou, sorti par précaution et suppléé par son ami Christopher Nkunku. Après des débuts assez timides à la fin de l’hiver, le titi parisien a montré un tout autre visage, avec cette audace, cette finesse et ces gestes de « clutch player » qui en ont fait le meilleur joueur de Bundesliga avec le RB Leipzig. Il faut dire qu’avec un Karim Benzema à ce niveau, tout devient facile, soudain. Sur une action collective sublime, le quintuple champion d’Europe a percé la défense danoise avant de s’appuyer sur Nkunku, dont la petite talonnade l’a retrouvé dans la course pour une finition « zidanesque » – un tir relâché après quelques petites feintes racées (1-0, 51e). Du grand art.
Un trou d’air fatal dans la dernière demi-heure
Pour la note artistique, N’Golo Kanté aurait aussi pu décrocher la palme. Le milieu de terrain de Chelsea est toujours aussi étonnant. Il l’a encore démontré sur un amour de frappe enroulée venu s’écraser sur l’arête de la lucarne à dix minutes de la fin (81e). Avant et après cela, les Bleus avaient haussé le ton offensivement, autour d’un Benzema précieux dans son rôle d’aiguilleur.
[[{"uri":"/media/4303602","style":{"width":600,"height":431},"alt":"X"}]]
Le problème, c’est le trou d’air qui les a plombés après la sortie d’un Varane loin de sa meilleure forme. Le Marseillais William Saliba, qui a suppléé le Mancunien, a vécu une fin de match bien difficile, tout comme Théo Hernandez, qui a couvert le hors-jeu sur deux buts d’Andreas Cornelius, en deux temps, trois mouvements. L’ancien attaquant de Bordeaux était complètement seul pour ajuster Hugo Lloris sur l’égalisation (1-1, 68e), et il a eu la même latitude pour filer au but sur un contre rédhibitoire à ce niveau (1-2, 88e). Les Bleus avaient perdu leur équilibre. Lloris l’avait illustré en effectuant quelques miracles (72e, 86e). Ce n’était qu’un simple retour aux affaires, mais il faudra s’en servir : il y a du pain sur la planche.